QUI SUIS-JE ?

Derrière chaque grande exploitation
se cache une femme…

On ne peut pas vous garantir que le dicton se vérifiera à chaque fois… Mais La Ferme du Petit Casse, ça, nous en sommes certains, ne doit sa création et son succès qu’à Charlie Bertin. Maman, éleveuse et entrepreneuse, elle cumule les casquettes avec passion depuis 2010.

Croire en ses rêves

C’est encore étudiante que Charlie a décidé de quitter, seule, la capitale pour voler de ses propres ailes. Indépendante et résolument travailleuse, la jeune femme a toujours eu un grand amour pour les animaux. Elle pose ses valises à Bazas et intègre un lycée agricole où elle étudiera les chevaux jusqu’à l’obtention de son bac.

Diplôme en poche, Charlie décroche un premier job dans la restauration, à Langon. « C’était un domaine complètement différent des études que j’avais suivies, mais ça m’a permis d’entrer rapidement dans la vie active. » Vous l’aurez compris, Charlie a soif d’indépendance et ne recule devant rien. Rien, pas même lorsqu’on lui propose de découvrir l’agriculture… « C’est un métier qui recoupait ma récente expérience en gastronomie avec mon affection pour les bêtes. Alors je ne me suis pas posée de question, je me suis lancée ! »

Un petit clin d’œil à mon conjoint, sans qui, rien n’aurait été possible. Je lui dois la création de l’exploitation. Seul ou avec des amis, il n’a jamais compté ses heures à la création des bâtiments,  des clôtures… 

Les débuts en coopérative

En 2010, Charlie créée son entreprise et monte son élevage de canards à Cazats. « En parallèle, j’ai commencé à gaver des canards pour une coopérative. C’est là-bas que j’ai appris les rudiments du métier. On m’a transmis un savoir-faire, le souci du travail bien fait et surtout, le respect des animaux. » À raison de 200 canards par mois, Charlie se forme rapidement et se prend de passion pour la profession.

Les années passent et, sans même avoir eu le temps de s’en apercevoir, Charlie a gravi les échelons. En prenant des initiatives et de l’assurance, elle va commencer à assurer des prestations de service. « J’avais l’envie de maitriser toute la chaîne, d’aller plus loin que l’élevage. J’ai donc appris à composer des bocaux. C’était une grande fierté pour moi de voir un produit fini, de qualité ! » Et la récompense pour cet investissement personnel ne se fait pas attendre : elle se lit chaque jour sur les visages contents des clients.

Maman attentionnée,
éleveuse passionnée

En 2012, Charlie met au monde son fils Jules. Quatre ans plus tard, c’est une petite Manon qui agrandit la famille. Deux naissances qui donnent à la maman l’envie de changer d’air. Mais certainement pas de lever le pied ! « J’ai rejoint une nouvelle coopérative dans les Landes où le rythme était nettement plus soutenu : jusqu’à 600 canards par mois. Je voulais aussi avoir le temps d’éduquer mes enfants. Comme on était en pleine période de grippe aviaire et que les normes de biosécurité évoluaient, j’ai saisi l’occasion pour arrêter mon élevage à domicile et me concentrer sur ce nouveau travail. »

 

Charlie devient propriétaire en 2015 et une nouvelle idée germe dans sa tête… En 2017, l’actualité environnementale ne cesse de prôner les circuits courts pour une meilleure maitrise de son alimentation et aussi une revalorisation de l’économie locale. « J’avais toutes les cordes à mon arc pour proposer de la vente en direct. C’était un projet effrayant, car cela impliquait de repartir à zéro en recréant une nouvelle exploitation. Et surtout, c’était un très gros investissement. Mais j’étais intimement convaincue que j’en étais capable et que ça allait fonctionner ! »

Vente de foie gras à la propriété

Ni une, ni deux, Charlie quitte la coopérative en juin 2019. Elle remonte son élevage et ouvre son magasin le 6 décembre. Une boutique familiale dans laquelle elle propose des produits frais qu’elle élabore, ainsi qu’une large gamme de conserves issues de son élevage. « Il n’y a aucun intermédiaire entre le producteur et le vendeur : j’élève mes bêtes, les engraisse moi-même. Mes conserves, comme les foies gras, aiguillettes, manchons ou gésiers sont ensuite préparés dans une conserverie dans les Pyrénées Atlantiques. »

Depuis octobre 2021, la Ferme du Petit Casse a obtenu l’agrément « Bienvenue à la ferme ». Un label décerné par les chambres d’agriculture aux exploitations qui valorisent les produits du terroir. « C’est une reconnaissance pour moi et la certification pour mes clients de consommer local. »